l’Histoire de la parfumerie moderne

  1. Matières premières synthétiques :

L’essor de la chimie au XIXe siècle a profondément modifié la parfumerie et ses techniques de fabrication. La synthèse a notamment permis aux parfumeurs d’accéder à de nombreuses matières premières qui n’existent pas à l’état naturel. Et, depuis la fin du XIXe siècle, la chimie joue un rôle de plus en plus importante en parfumerie. Certains composés naturels très chers ou très difficiles à se procurer (c’est le cas par exemple des essences végétales ou animales) ont été remplacés par des produits synthétiques peu onéreux et polluants.

Cette évolution a permis de faire que le parfum ne soit pas un produit inabordable, notamment grâce à l’apparition de nouvelles maisons (Guerlain en 1828, Piguet, Coty) à la même époque.

Vers 1830, en France, des chimistes (et non des parfumeurs) ont mis au point pour la première fois des techniques permettant la synthèse de molécules odorantes. De nos jours, ces molécules synthétiques représentent 98 % de la totalité des substances utilisées en parfumerie.

Ce pourcentage s’explique du fait que la synthèse représente de nombreux avantages. Tout d’abord, certaines odeurs comme celles du muguet ou du lilas n’avaient jamais pu être extraites bien que le parfum qu’elles dégageaient fût plus que prometteur. Désormais, grâce aux progrès dans le domaine de la chimie organique leur synthèse est possible.

D’autre part, le coût de fabrication des essences végétales, les quantités de fleurs et les difficultés d’approvisionnement liées aux conditions climatiques ou économiques ont conduit au recours excessif aux molécules de synthèse.

Les parfums synthétiques ont donc des avantages économiques (puisque avant les années 1900 les parfums n’étaient accessibles qu’aux classes aisées). Mais en plus de copier la structure chimique des molécules existantes dans la nature, elle permet d’enrichir la palette des parfumeurs avec des odeurs totalement inédites et souvent à l’origine de succès commerciaux. Effectivement, autrefois, les créateurs en parfumerie avaient à leur disposition seulement 300 odeurs différentes alors qu’aujourd’hui, ils en possèdent plus de 4 000 pour composer leurs fragrances et ce chiffre ne cesse d’augmenter.

 La synthèse totale, elle, recrée les corps à partir d’une matière fossile issue de la pétrochimie (alcool, benzène, acides, etc.) comme les réactions d’estérification qui correspondent à l’action d’un acide sur un alcool. Une synthèse nécessite parfois toute une série de réactions chimiques (estérification, cyclisation : rendre une molécule linéaire cyclique, hydrogénation, etc.). Plus il y a d’étapes, plus le produit final coûtera cher.

2. Matières premières naturelles :

Le retour des matières premières naturelles.

Depuis les années 1970 en Europe et avant cela aux États-Unis, des mouvements divers mettent en valeur les risques présentés par l’artificialisation croissante de l’environnement et la part de la chimie et des produits de synthèses dans l’agriculture, l’alimentation et les produits cosmétiques. Après une phase de développement de produits de synthèses (dont certains se sont substitués à des matières rares végétales ou animales), l’industrie du parfum et les consommateurs semblent se réorienter vers l’usage de matières premières naturelles pour la composition des parfums.

Ce mouvement s’accompagne de plus d’une tendance à rechercher des produits labellisés d’origine biologique, avec un souci de protection de l’environnement et/ou une peur des effets nocifs des produits chimiques et de synthèses (cancersstérilitéperturbation endocrinienne…), ou de manière générale un souhait d’authenticité. Ceci pousse les maisons de parfum à formuler leur produits avec des essences naturelles et réelles de fleurs, plantes, de bois… ainsi, une nouvelle famille olfactive est née : les parfums biologiques et naturels 100 % d’origine naturelle, ils sont aujourd’hui le nouveau terrain de nouvelles créations aux odeurs pures et nouvelles. L’avenir de la parfumerie semble être tourné vers plus de naturalité.

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